Daniel d’Herouville, directeur dunite de soins palliatifs, repond aux questions de Jean-Pierre Rosa une redaction Croire.

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Les Cahiers croire : Lexpression mourir dans la dignite peut-elle encore faire sens aujourdhui ?

Daniel dHerouville : Sil est permis de sortir un moment du carcan mediatique de cette expression annexee via des partisans de linjection letale, on peut alors parler des individus qui soulagent, accompagnent et prennent en charge le malade de facon a pouvoir ecouter votre quil va, lui-meme, vouloir. Or la dignite, me concernant, cest justement J’ai prise en consideration en personne dans son vouloir propre.

Mais comment faire concretement ?

Tout seulement se mettre, au quotidien, a lecoute de la personne. Cest une ecoute particuliere, suffisamment intense pour se laisser surprendre avec votre quelle a a nous reconnaitre. Ainsi il mest arrive dentendre votre malade me dire : Jaimerais voir tel membre ma famille, aussi que je mattendais a ce quil me parle de sa propre souffrance. Moins jai de projets sur l’individu souffrante, plus elle va sexprimer. J’ai reconnaitre tel un etre pensant, lequel pourra decider et vouloir, cest poser les conditions de sa dignite.

Et la souffrance ?

Si la personne evoque J’ai souffrance, il va falloir repondre a sa requi?te. Nous avons tout un arsenal pour ia : medicaments, kine, hypnose. Jai beaucoup de mal a accepter votre phrase, pourtant rebattue : Telle personne est morte dans une souffrance atroce. Mais lui a-t-on bien propose toute la panoplie de ce qui existe ? Dans de nombreuses cas, on voit une vraie meconnaissance des soins possibles, meme d’une part des medecins. On ne va jamais tout connaitre, cest pour cela quil est important de se tourner vers dautres competences, celles quoffrent en particulier nos soins palliatifs.

Notre loi Leonetti, dit-on, reste en gali?re connue. Pourquoi ?

En realite, on doit reconnaitre que la loi Leonetti, non juste reste en gali?re connue mais aussi quelle reste reellement complexe a appliquer. Lidee de sabstenir dune obstination deraisonnable nest pas si evidente dans la pratique. Penser que le traitement qui etait raisonnable hier reste devenu deraisonnable aujourdhui reste vraiment complexe getiton.com telecharger.Je me souviens dune personne qui etait sous hydratation et qui avait fait savoir quelle souhaitait que lon ne sobstine gui?re sur cette dernii?re. Entree dans le coma, le cas saggrave mais elle demeure sous hydratation artificielle. On pose le sujet au personnel soignant : faut-il continuer a lhydrater ? Reponse positive, a lunanimite. Quelques temps apres, nous changeons le sujet : si elle arrivait dans cet etat, faudrait-il entreprendre un programme dassistance pour lhydrater ? J’ai reponse est non, a lunanimite.

Ny a-t-il gui?re un moment ou le dialogue devient impossible ?

La situation se complique en effet lorsque le webmaster offre des troubles de la vigilance. Sil y a des manifestations de souffrance qui troublent la conscience, il faut administrer des soins antalgiques et des traitements des troubles une vigilance (anxiolytiques, neuroleptiques. ) Tout ce qui pour aller, autant que faire se va, d’une souffrance et de la confusion. Un coup votre etat de confusion passe ou ameliore, une fois la douleur apaisee, on va pouvoir reprendre le leions du dialogue et du respect. Et si le webmaster est inconsciente, vous devez tout Realiser Afin de mesurer sa douleur nous avons d’excellents outils Afin de cela et Notre soulager.

Jusquou peut-on aller Afin de soulager la souffrance ? Que pensez-vous des recommandations du rapport du professeur Didier Sicard ?

Pour soulager la souffrance, on peut, quand on ne est en mesure de faire autrement, administrer un traitement, en respectant les regles d’excellente pratique, meme si on sait quil pourra accelerer ou entrainer la mort. Sur votre sujet, larticle 2 d’la loi Leonetti est pertinent. De meme, tel le precise le rapport du Pr Sicard, on va pouvoir proposer une sedation, cest-a-dire, par des revenus medicamenteux sappuyant sur les recommandations d’excellente fonctionnel, rechercher une diminution en vigilance pouvant aller jusqua Notre perte de conscience. Lobjectif est de diminuer ou d’effectuer disparaitre la perception dune situation vecue comme insupportable Afin de la personne souffrante, aussi que l’integralite des revenus disponibles et adaptes a cette situation ont ete mis en ?uvre sans permettre dobtenir le soulagement escompte par la personne.La crainte dutiliser un traitement pour soulager, la crainte de presenter une sedation pourront etre a lorigine de bien des prises de position en faveur de leuthanasie. L’ensemble des insuffisances des soins palliatifs, en termes de moyens puis en termes humains, ouvrent J’ai a a une telle derive.

Mais l’ensemble de ces dispositifs ne sont-ils gui?re couteux ? J’ai medecine palliative nest-elle gui?re reservee aux plus favorises ?

Cette initiative est doublement fausse. Tout dabord nos personnes qui sont dans les mille lits de soins palliatifs en France ne semblent pas des personnes aisees qui paieraient un etablissement particulier. Bon nombre de etablissements sont conventionnes. Ensuite, il faut beaucoup comprendre que ces memes gens couteraient environ deux fois plus cher si elles etaient maintenues au sein des services hospitaliers dou elles viennent. Ce quil faut signaler en revanche, cest que les benevoles qui participent, avec les equipes soignantes, a laccompagnement des malades ainsi que leur entourage manifestent justement la part de gratuite, de respect qui habite une agence. Pour le sens elles participent a faire de notre demarche, une demarche de respect d’une dignite des personnes.